05/2023, Villette, Français 18,4x24,2cm, 128 pages, ISBN: 9782375560488 Commandes en ligne en pause — de retour début 2024 !
Entrevoir le devenir des paysages contemporains suppose de saisir le caractère hybride et tourmenté de leur altération multiforme. Le passage du temps sur le paysage emprunte des voies multiples : héritages encombrants, infrastructures patinées ou figées, milieux altérés ; gestes de réparation, persistance des logiques historiques. Les travaux de fin d’études publiés se distinguent par leur volonté d’anticipation. Ils abordent la transformation des espaces extérieurs de l’hôpital Avicenne à Bobigny, l’avenir incertain de la commune alsacienne de Fessenheim après le démantèlement de sa centrale nucléaire, ou encore la prévention du risque d’abandon de la viticulture sur le Piémont des Vosges. Un texte issu d’un doctorat décrit les attitudes d’habitants de Saint-Priest, au nord de Lyon, pour se préserver des fortes chaleurs dont la durée s’amplifie chaque année. Consacrée à l’avenir des paysages, cette livraison fait la part belle aux paysagistes. Leurs contributions vont de l’étude de la transformation d’un campus universitaire à Besançon à une enquête sur le complexe hôtelier Chinagora, un lieu, à la confluence de la Marne et de la Seine ; en passant par l’analyse de la succession des temps qui façonne l’existant d’un lieu en projet ; en décrivant l’enchevêtrement instable mais durable de strates historiques dans la ville de Gênes ; et en menant une réflexion pédagogique et critique sur les temporalités de l’apprentissage. Quatre propositions littéraires et visuelles élargissent ce voyage dans la pluralité des temps : une « liturgie périurbaine » décalée, à distance des visions convenues des quartiers résidentiels ; des récits d’enfance aux abords de la centrale de Creys-Malville ; une série de photographies qui suit le Vieux-Roubion, rivière drômoise portant des stigmates d’ambitions modernisatrices ; les dessins de mémoire, aux trait nerveux et accidentés, retranscrivant des expériences de course d’endurance en montagne. Le fil commun de ces contributions est leur ancrage sensible dans l’expérience de transformation, une expérience concrète et saisissante du devenir historique : de cette trajectoire continue et indéterminée dont tout paysage peut offrir, à la manière d’un ralenti au cinéma plutôt qu’un arrêt sur image, la figuration provisoire.
Gaudin Olivier