03/2023, Quai Branly, Français 24,5x30,3cm, 224 pages, ISBN: 9782357441361 Commandes en ligne en pause — de retour début 2024 !
Revue d'anthropologie et d'histoire des arts’ Une maison est-elle uniquement un assemblage fixe et stable de matériaux et de personnes humaines ? L’anthropologie a très tôt fait de la figure de la maison un puissant révélateur de l’organisation des sociétés. L’architecture, elle, s’est questionnée, à partir de la seconde moitié du XXe siècle, sur les effets sociaux des constructions et les usages qu’en ont les habitants. Si ces approches historiques ont été fertiles, ce numéro propose de reconsidérer l’impensé sur lequel elles reposent : les bâtiments y sont traités comme des artefacts aux contours définis. Ils apparaissent comme des constructions « déjà-là », stabilisées dans des limites matérielles et sociales identifiées, dont la permanence viendrait contrebalancer les aléas de l’environnement et du climat. Les réflexions croisées des anthropologues, architectes et urbanistes présentées ici se placent dans la lignée des recherches récentes qui prennent en compte les multiples vies, humaines et non humaines qui composent le bâti : insectes, éléments atmosphériques, agentivité des matériaux. Il s’agit donc de réinterroger ce qui forme les maisons en déployant les réflexions dans une perspective de longue durée. De quelles substances et de quelles présences les bâtiments sont-ils faits ? Les regards, les vents ou encore les matériaux des maquettes utilisés par les agences d’architecture en font-ils partie ? Quelles sont les limites matérielles et temporelles déterminant leur existence ? Une ruine peut-elle encore être une maison ? Comment penser la durabilité dans un camp de réfugiés syriens en Jordanie où des abris deviennent des logements pérennes ou au Vanuatu, dans un environnement soumis aux catastrophes « naturelles », où il faut continuellement reconstruire ? Comment, enfin, les agences d’urbanisme et d’architecture redéfinissent-elles aujourd’hui leurs actions en intervenant sur toutes ces présences humaines et non-humaines et prises dans toutes ces temporalités ? Depuis 2005, le musée du quai Branly reprend la publication de la revue Gradhiva. La revue représente un lieu de débats sur l’histoire et les développements actuels de l’anthropologie fondés sur des études originales et la publication d’archives ou de témoignages. Gradhiva privilégie aussi l’étude et l’analyse d’objets réels ou symboliques ainsi que des problématiques muséologiques et anthropologiques. Surtout, elle est ouverte à de multiples disciplines : l’ethnologie, l’esthétique, l’histoire, la sociologie, la littérature ou encore la musique. Elle s’attache enfin à développer par une iconographie souvent inédite et singulière une interaction entre le texte et l’image.
Marie Durand Et Chlo