résumé

Réunissant l'architecte Claude Parent et le philosophe et urbaniste Paul Virilio, Architecture Principe a marqué l'histoire de l'architecture par le caractère expérimental de ses propositions et l'inspiration subversive qui en a été le moteur, à contre-courant de l'architecture de l'époque et de tous formes de conformisme intellectuel.

À partir des années 1950, Claude Parent fonde ses expérimentations sur une approche critique du plan moderne. Pour ce faire, il travaille avec des volumes fracturés (Drush House, Versailles, 1963) et des surfaces inclinées. Son discours se radicalise après sa rencontre avec Paul Virilio, spécialiste de l'espace militaire et de l'aménagement du territoire, qui se concentre alors sur l'analyse archéologique du mur de l'Atlantique (le système défensif nazi qui parsème le littoral atlantique de la France). Rejetant l'orthogonalité de l'espace euclidien, qu'ils considéraient comme un micro-ghetto, ils développèrent ensemble la théorie de la fonction oblique, pour tenter de proposer des solutions aux crises profondes que traversent les villes.

L'inclinaison du sol pour former une surface inclinée et la fluidité de mouvement que cela crée, est censée permettre des relations humaines plus profondes. En devant faire un effort sur les rampes, l'être humain participe activement à l'architecture. Le principe est mis en œuvre dans les édifices religieux (Sainte-Bernadette du Banlay, Nevers, 1963-66), les habitations (Maison Mariotti, 1967-70) ainsi que l'aménagement du territoire (Les Vagues, 1965-66…), où l'architecture devient le soutenir le mouvement sous-jacent pour un « flux de mouvement viable ».

« On ne peut plus dissocier l'habitation du flux de circulation » déclare Claude Parent. Désormais, c'est le mouvement des hommes qui insufflera du dynamisme à l'architecture.

auteur(s)

Sander Christian