Armelle Antier est dessinatrice. Basée à Ivry-sur-Seine, elle travaille une partie du temps en atelier partagé à Vincennes, et une autre partie du temps en résidence artistique, en France ou à l’étranger. Diplômée en 2020 des Arts Décoratifs de Paris en architecture d’intérieur, elle s’intéresse aux espaces du quotidien, aux manières dont ils sont aménagés, aux usages qu’ils accueillent et aux personnes qui les habitent. Dans sa pratique, elle explore les modes de représentation, les formats et les techniques. Encre de chine sur papier, graphite et crayon de couleur sur calque, feutre sur plexiglas, gravure sur rhodoïd, sérigraphie, peinture murale : chaque projet appelle une technique de représentation particulière.
Elle travaille en collaboration avec des architectes, architectes d’intérieur, scénographes, designers ou directeurs artistiques cherchant à explorer les qualités sensibles du dessin à la main. Elle a notamment réalisé des dessins pour la revue de la Fondation Pernod-Ricard, pour l’Atelier Franck Durand et pour les architectes Studio KO. Depuis février 2021, elle travaille régulièrement en Dordogne avec la Compagnie Ouïe/Dire, dans une cité HLM en renouvellement urbain. Son travail a été exposé en 2022 à La Villette lors de « 100 % l’expo », ainsi qu’à la galerie de l’Openbach, à Paris. www.armelleantier.com
instagram : @armelleantier
/ Fenêtres sur rue, de Pascal Rabaté, éditions Soleils
Armelle Antier : Une bande dessinée composée de tableaux sans texte, qui se déplie en leporello. La façade d’un immeuble, à plusieurs moments de la journée (au recto) et de la nuit (au verso). Des ouvriers repeignent la façade / il brume, on ne voit presque plus rien / le tabac du rez-de-chaussée change son enseigne / au lavomatic, il n’y a pas grand monde. Par les fenêtres on aperçoit des morceaux des intérieurs, et de la vie des gens. Le peintre qui habite sous les toits fait connaissance avec sa voisine du dessous / dans l’appartement du premier étage la télé est toujours allumée / au rez-de-chaussée il se passe des trucs louches.Pas besoin de texte, on se raconte des histoires direct. Une très belle mise en scène du réel, intelligente, touchante, drôle, poétique.
.
/ Les artistes ont-ils vraiment besoin de manger, Collectif, éditions Monstrograph
A.A. : Je reviens régulièrement à ce livre depuis que je suis dessinatrice indépendante, pour voir comment on peut s’organiser concrètement pour vivre de son travail artistique. C’est un recueil d’une dizaine d’entretiens, sous la forme de questions posées à des artistes aux pratiques et aux modes de vie différents. Qu’y a-t-il dans ton frigo ? Qui fait les courses ? Comment et quand sont préparés les repas ? Ca fait réfléchir bien sûr à l’alimentation, à la gestion des repas, mais aussi à l’organisation de l’espace, de l’argent, et des temps : de travail, de famille, de loisir, de repos... Chacun son système, son équilibre, son bricolage.
/ Nénette, repasseuse de flou, de Marc Pichelin, dessiné par Louise Collet, éditions Ouie Dire
A.A. : Un portrait ultra sensible et délicat d’une femme qu’a rencontrée la dessinatrice lors d’une résidence dans un village du Lot-et-Garonne. Elle était repasseuse de flou. Grande place à l’image pour raconter la vie de Nénette, son métier, son savoir-faire, ses gestes, ses souvenirs. Le texte raconte l’essentiel, un CD fait entendre la voix de cette femme et permet d’imaginer son visage.
/ Avec toi, de Pauline Delabroy-Allard et Hifumiyo, éditions Thierry Magnier
A.A. : Un album doux et réconfortant, qui ramène en enfance. Il raconte la journée d’une maman et de sa petite fille, avec un choix de narration intéressant : sur la page de gauche, c’est le point de vue de l’enfant ; et sur celle de droite, celui de la maman. On ressent bien les vécus différents pour un même moment.
/ Carnet de notes, de Pierre Bergounioux, éditions Verdier
A.A. : C’est un livre de plusieurs chevets, parce qu’il y en a cinq et que chacun est très épais. Chaque jour ou presque pendant quarante ans, l’auteur écrit sur sa vie de prof, d’écrivain, de père, mari, fils, ami. Le temps qu’il fait, les humeurs qui le traversent, les soucis de la vie quotidienne, les trop longues journées passées à enseigner et les trop courtes journées de vacances à la campagne, pendant lesquelles il peint, sculpte, va à la pêche, récolte des insectes pour ses collections. C’est une immersion douce-amère dans la vie d’un homme.
et plus...
/ Journal, de Anaïs Nin/ Les gens d’ici, d'Edmond Baudoin et Carol Vanni/ La vie mode d’emploi, de Georges Perec/ Building stories, de Chris Ware/ Here (Ici), de Richard McGuire